Après cette citation, il apparaît comme indissociable que l'esprit allié à la matière génère inébranlable cet élan constructeur que l'on nomme de façon contemporaine
l'architecture sacrée. Justement sacrée, à une époque où les valeurs symboliques traditionnelles sont préservées par l'Église, il apparaît soudain lumineux que celle-ci puisse utiliser les cathédrales comme vecteur culturel des connaissances d'alors. Mais
ce serait faire injure aux artisans du passé de confondre nos vaisseaux de pierres avec la simple expression de la concrétisation de l'humble héritage culturel des connaissances accumulées depuis le V ème siècle. Non, comme nous allons le découvrir, tout va
beaucoup plus loin !...
Malgré le confort matériel et les améliorations de tous bords qui marquent notre époque, on ne peut s'empêcher de constater que l'homme moderne est insatisfait, et les dérives
dans tous les domaines sont là pour le confirmer, car à l'aube du XXI è siècle, on ressent cette absence de foi dans un monde qui s'est désacralisé.
Ainsi, pour commencer, nous allons nous rendre au XI ème siècle, date d'une nouvelle ère culturelle, où la conformité symbolique inhérente à l'ouvrage évoque à lui seul le but de
l'œuvre. Comme le disait si justement Frithjost Shuon, ".../, il faut enfin que l'objet ne donne pas l'illusion d'être autre chose que ce qu'il est, illusion qui donne toujours l'impression désagréable de l'inutilité et qui, lorsqu'elle est le but de l'œuvre
- comme c'est le cas dans tout l'art classiciste - est en effet la marque d'une inutilité par trop réelle."
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